Quelle est cette étrange tristesse, ce sanglot, Ces mots d’amour qui s’enchevêtrent sans un bruit Et dont l’infinie détresse en est l’écho ? Puisse le vent te les rapporter vers minuit!
L’absente voix a soudain émietté les airs de fête : Je cherche des notes que je croyais perdues, Une complainte aux variations secrètes, Un refrain tendre qui ne s’est jamais tu.
Mon cœur saigne des larmes : nouvelle saveur, Goût hybride d’amertume et d’affolement. Et dans le silence immense des profondeurs Elles inondent l’obscurité de mon tourment.
Puissions-nous retrouver ce pauvre radeau Cette algue mouvante à la force insondable Où seules les âmes initiées au sens du Beau Bâtissent l’amour sur des châteaux de sable.
Et transpercée au-delà de mes chairs mortelles La vague m’emporte au loin, vers un pays Où un fou a dressé des nappes de dentelles Entrelacées d’émeraudes et de rubis.
Vos volutes écoeurantes renflent ma peine. La perfection de l’instant habite cette nue. Dans ce mystère d’une arabesque incertaine Où donc s’en sont allées ses mains pourtant tendues ?
O mes amis, la tristesse ce soir se fait Bien plus invitante que votre compagnie. O mes amis, rien n’est jamais plus parfait Quand un fantôme disparaît pour une nuit.