L’aube attendrie a baigné ta paupière close D’une perle d’amour que mon cœur a versé. Je n’ose respirer le parfum de la rose Cueillie, en tout hâte, ce matin au verger.
Elle t’attend sur les draps où tu reposes Encore charmé par une onde et ses doux secrets. Dors, mon amour, loin des réalités moroses. Je m'en vais seule combattre les velléités
De ceux-là même, qui à nos rêves s’opposent. Dors, tendre poète, que mon âme a cherché. Il vient toujours le temps béni où se nécrose Le Mal de ceux qui n’ont que l’envie à porter.
L’aube mourra sur un cadran sans pauses Où nous mêlerons encor nos songes bleutés. Quand la nuit effacera les vaines névroses Que nous aurons durement supportées,
Quand les pensées lasses prendront une pause Je viendrai à nouveau à tes lèvres fermées Cueillir un baiser, corolle à peine éclose, Tendre caresse où tout l'amour est enfermé.