Où s’en ira sécher l’encre épandue ? Sur quelle arène d’or mourront nos mots, Ces visages de nous sous-entendus Ces faciès cachés, terribles jumeaux ?
Où s’en ira mourir la page sans défauts, Celle-là où nous voulions livrer notre vie, Cette lettre inachevée, sonnant tellement faux, Qu’on baise longuement et qu’on jette à l’oubli ?
Où s’en ira voler la plume lasse et sèche Sur quel épouvantail feuillu s’assoira-t-elle, Cette plume volée à l’aile toute fraîche D’un oiseau, était-ce une tourterelle ?
J’ai oublié les noms que l’encre offrait, Les bouts de papiers qui les accueillaient, Les pointes frêles qui les dessinaient : Reste ma main qui les stigmatisait.