Sous la tonnelle, elle attend l’oiseau rare L oiseau parlant, l’oiseau-lyre, l’oiseau bizarre A l’abris du soleil, à l’ombre du jardin Elle attend, rêveuse, le regard lointain.
Sous la charmille, elle écoute la plainte du matin. Le sifflement du vent relève son chagrin. Le ciel étale sa beauté outrancière L’allée répand ses senteurs éphémères.
Sous ce berceau, elle attend l’oiseau de feu Plissant les yeux sur l’horizon gris bleu Elle s’agite, impatiente, devant l’absolue absence Qui s’obsède à habiller toutes les arborescences.
Charmante tonnelle se berce sous les appétences D’une femme qui veut tout avec insolence. L’oiseau, à court d’aile, sourit sous son invisible cape Et s’enivre du spectacle qui chaque fois l’attrape.
Tonnerre, charmant berceur des langueurs Ramène ses pas lascifs jusqu’en la demeure. Elle reviendra demain, aux premières lueurs Dans la beauté de l’outrance des senteurs.