Mademoiselle Rose, talon aiguille Jalonne les souterrains de la ville. Lèvres lubriques et jambes aux bas résille Elle affiche sa minijupe, en véritable vinyle.
Le métro débordent de partout, vomit sa masse Les fonctionnaires pressés, les ménagères, Ceux qui reviennent et ceux qui s’effacent, Puis surtout, surtout ces belles étrangères.
Mademoiselle Rose cherche victime : Les yeux fardés de noir, elle guette sa proie. Ce n’est que pour tuer qu’elle se grime Chaque soir. Déjà dans son rêve, elle le broie
Elle cherche l’homme d’un soir, celui qui passe Dans les couloirs souterrains, poussé par hasard Dans un lieu où il n’a pas sa place. Mademoiselle Rose serre dans sa main un poignard.
Dans ce polar, elle s’octroie le plus beau rôle : Elle renverse les scénarios, inverse le jeu. L’homme subit, Rose maîtrise et viole. Dans sa cour d’assises, Mademoiselle est Dieu.
Mais il est tard déjà et sa rancœur a froid; Dans sa main la lame chaude a son vouloir : Rose va dans son regard susciter l’effroi Qui tua Mademoiselle par un beau soir.