Une plage au soleil, sous un ciel clair, De rares nuages passent comme de blancs steamers Un roseau se penche en une courbe pure Vers un rejet de son pied qui murmure, Au vent, sa naïve chanson, Vibrant sans peine à l’unisson De mainte arête vive qui se grise Au gré de son âme de silice, De son âme qui se parle à elle-même Comme se parleraient deux sœurs qui s’aiment. Vienne la nuit, vienne le froid polaire, La note détachée de ces formes de chair, Comme une goutte de rosée, perce les profondeurs D’un puits où se reflètent de lointaines lueurs. Tandis que s’élaborent par la duplication, Lentement, les efforts vers la perfection, Le geste s’épuisant dans la répétition, Reste insensible, à nos supplications Au ciel immobile, l’étoile de Sion. Mais libérées, par un glaive de diamant, L’âme et la pensée volent au firmament, Autel de la souffrance sur l’arche du néant. Ce prix reste à payer par notre contingence, Pour remporter les palmes de l’essence.