Ö bel enfant où s’est envolé le monde bleu Que nous avions déposé au fond de tes yeux ? De notre amour, nous avions fabriqué un écran, Nous voulions te donner un futur en rose et blanc.
Quand comme toi, on a que quinze printemps On n’est pas encore vraiment très grands ! Faute impardonnable de nous tes parents De ne pas t’avoir dit que le monde est méchant.
Ton ciel, nous l’avions dessiné avec un arc-en-ciel La terre nous l’avions couverte de merveilles ! Dans l’air nous avions vaporisé des senteurs de miel Et tu riais de nous voir chasser les nuages du soleil.
Dehors t’avais envie de goûter comme les autres Au fruit défendu, partir avec eux pour on ne sait où. Tu n’as pas vu qu’ils n’étaient pas tous bons apôtres Et leur vision noire semblait avoir un meilleur goût.
Oublié le parfum des jours heureux, s’enfoncer, Faire un drame géant du premier amour se brisant. Pleurer seul, larmes muettes, à tout dialogue renoncer. Ne plus considérer que nous étions toujours présent.
Choisir de partir sans adieu, trop petit pour tant de peine Laisser tous ceux qui restent avec des milliers de questions Sans doute avais-tu au fond du cœur tout plein de haine Pour nous, nous qui ne t’avions crayonné qu’une illusion.
Te voilà dormant maintenant dans une chambre de bois Finis les contes, l’arc-en-ciel et les monts et merveilles. Même tes jeunes lèvres ont perdu leur couleur vermeille Seule reste de toi une brassée de fleurs dans un ruban de so
Les rivières rêvées sont devenues coulées de larmes Nos yeux sont fermés aux étoiles, plus de firmament Notre cœur s’est recouvert de nuages qui désarment Ne reste que l’hiver, sans toi plus jamais de printemps.