Le froid avec la nuit verse son fiel Traitement au dos nu des côteaux Dont les vents sont emmêlés à ses oripeaux. La lune s'attarde en robe de dentelle.
La bûche offre à l'âtre ses parfums, Doux amants, aussi inattentifs au temps, Qu'aux menaces de l'hiver cinglant Quand tout s'efface et le jour s'éteint.
Au faîte du chêne noir, un corbeau immobile, Guette le défilé des nuages noirs, Lanciers de glace au bec d'ivoire Cherchant au loin la proie facile.
Nos corps brûlants se jettent dans l'oubli. Comme l'écorce aux flammes se rend, Le feu sans pitié jusqu'à l'âme nous prend. L'horloge et son tic-tac lent fait moins de bruit.
Sîn, dans sa cuirasse d’argent, sonne l’assaut. L'oiseau, à son tour frissonne puis s'envole. Mille lances brillantes flagellent le sol… Offrant à la terre, comme un manteau.
Dans un dernier baiser, nos âmes s’entrelacent. Gisants de pierre et proies du froid La nuit a bu la flamme du feu de bois. Vidés du feu qui les dévore, nos corps restent de glace.