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Arwen GERNAK

Ô Marie, sainte et incomparable

Ô Marie, sainte et incomparable Mère,
Vivre et vous implorer, vous implorer pour vivre
A la petite chapelle plantée sur sa butte
Comme un rocher d’eau vive incontournable et froide ;

A l’ombre de vos murs, le profond sanctuaire
Où le silence tonne en s’épandant si loin
Que son écho se perd à l’horizon lointain.
Espace vide où l’angoisse serpente
Et ce n’est que ma voix
Qui me répond trois fois.

Solitude : la fleur offerte
Sur l’autel de marbre n’est que mystère.
Je me recueille.
Que m’aident ici les âmes
Mieux vouées à l’amour
Que mes tremblantes larmes.
C’est eux qui te mandent,
Enfants de ma misère,
Et que ma seule offrande
Sauve de la tourmente.
Ames amies, à vous je les confie.
Qu’en ces lieux si mouvants
Votre main soit fidèle,
Quand nous marchons sans bruit
Sur l’ouate des brumes…
Combien de lunes encore faudra-t-il qu’ici
Nous bivouaquions en cercle
Sans un feu qui réchauffe
Notre audace de pauvres
Sur des routes sans cartes ?

Ici rien n’est semblable
Plus rien ici d’aimable
Plus de clochers, ni même un arbre ;
Que la prière tremblante
Dans son éclat tout neuf
De vérité abrupte.
Ici, que des âmes sincères
Toutes nues et vraies
Comme la lame et l’épée
Avec son diamant enchâssé.

Ô miracle, au cœur d’une Mère,
Résidant sur le trône
Qui s’entrevoit par le vitrail.
Enfants courons,
Le temps que vaillent encore
Nos oraisons.
Ô Marie, sainte et incomparable Mère,
Vivre et vous implorer, vous implorer pour vivre.