Si demain arrive à se lever Vers toi, je viendrai les mains vides. Je viendrai cueillir tes moissons de baisers : Le grenier de ma bouche est avide.
Il faut engranger tant que nous pouvons Car la vie est à ce point éphémère Que même lorsque nous le voulons, Nous restons là, devant la blessure de nos chairs.
Si demain arrive à voir le jour, si demain il y a, Vers toi, je courrai, les bras ouverts en croix. Je viendrai rassembler nos doutes et nos regrets. Dans un feu de saint Jean, je les verserai.
Et nous les regarderons s’enfumer vers l’oubli ; Et nous les bannirons à jamais de l’avenir. Si demain pointe son aurore sur nos vies Alors sache que tout est possible, tout à bénir.
Nous ramasserons les feuilles que l’automne entasse Et nous contemplerons l’hiver qui approche et s’efface. Et si demain, déjà demain, tu dois partir
Mon cœur se fera fort, mes yeux te souriront. Pour que tu emportes de nous dans un soupir Les gerbes d’amours de nos tendres moissons.