Ô Marie, Sainte et incomparable Mère, Vivre et vous implorer, Vous implorer pour vivre A la petite chapelle Plantée sur sa butte Comme un rocher d’eau vive Incontournable et froide ;
A l’ombre de vos murs, Le profond sanctuaire Où le silence tonne En s’épandant si loin Que son écho se perd A l’horizon lointain. Espace vide Où l’angoisse serpente Et ce n’est que ma voix Qui me répond trois fois.
Solitude, La fleur offerte Sur l’autel de marbre N’est que mystère. Je me recueille. Que m’aident ici les âmes Mieux vouées à l’amour Que mes tremblantes larmes. C’est eux qui te mandent, Enfants de ma misère, Et que ma seule offrande Sauve de la tourmente.
Ames amies A vous je les confie. Qu’en ces lieux si mouvants Votre main soit fidèle, Quand nous marchons sans bruit Sur l’ouate des brumes… Combien de lunes encore ? Faudra-t-il qu’ici nous bivouaquions en cercle Sans un feu qui réchauffe Notre audace de pauvres Sur des routes sans cartes ?
Ici rien n’est semblable Plus rien ici d’aimable Plus de clochers, ni même un arbre ; Que la prière tremblante Dans son éclat tout neuf De vérité abrupte. Ici, que des âmes sincères Toutes nues et vraies Comme la lame et l’épée Avec son diamant enchâssé.