Il fut un jour, quand l’amour n’avait pas encore Franchi les portes ni de mon âme ni de mon corps, Un temps m’offrant des idées fausses, de faux décors, Des arias où abondaient de mauvais accords.
C’était un temps ravissant toutes les heures. J’y dansais comme ingénue parmi les leurres Et l’homme prenait moins de rires que de pleurs. Ce fut ma vie, empire dénué de lueurs.
Il fut ce jour : amour n’avait point visage. Animal à la voracité sauvage Vint, la patte velue, me prendre en otage Dans le mensonge de son brillant pelage.
C’était un temps où mon âme blindée de fer Offrait au monde mille allures mensongères. Quel Dieu voulut me préserver de l’éphémère En ôtant de mes yeux, l’écrin de mes mystères ?
Furent ces jours pour me mener jusqu’à tes pieds ! Il n’est pas un di que je puisse renier : Ce sont ces plaies qui m’ont ainsi gardée Intacte, l’âme jusqu’à ce jour non fardée.