Toi le poète qu’on assassine : Continue sans relâche la voie. Toi qui la beauté toujours devines : Marche fier, sûr, droit devant toi.
Pour toi, femme est sublime déesse, Statue à vénérer, ventre à chérir Lèvres fontaines et mains caresses Corps où se ressourcer, belle à mourir.
L’enfant devient passager des rêves Toi le poète qui sait dessiner Châteaux, fées, chevaliers et glaives Pour son sommeil de douceur habillé.
L’homme se fait bandit de grands chemins, Prince, amant de mille et une nuit Cyrano, Hamlet, même vaurien Tu le dégarnis des tons de l’ennui.
Toi le poète, tu les prends tous trois Et les promènes dans ton univers. Toi le tricoteur de mots, tu es roi De tous les cœurs, qu’ils soient purs ou pervers.
Enfileur de perles qu’on déroule Inlassable rêveur d’un monde bleu Bâtisseur de tout ce qui s’écroule Prends ta plume, nous te tendrons le feu.