Dans le sentier bordé d’un tapis d’aubriétia Je voulais cueillir le premier bain de rosée. Un cheveu perdu – qui sait pourquoi – blessa Mon regard épris de ce matin printanier
J’avais maquillé mes yeux d’un tendre émoi Vite effacé : j’ai accusé le vent frisquet. J’ai décoiffé cette tristesse, cet effroi, En composant un utopique bouquet.
Portant cette gerbe fleurie dans les bras Vers la maison endormie j’ai cheminé. Comment se peut-il qu’un seul mot venant de toi Suffise pour que mon cœur se mette à pleurer ?
Et toi dans ton globe de cristal opaque Tu te calfeutres des salins de mon âme. Flottant léger en des sphères élégiaques Tu oublies celle dont tu es la flamme.
Ce mot résonne comme d’autres ont raisonné Seule la mélodie n’est plus la même. Le nouvel idiome s’est fait raffiné Il claque comme fouet, cet anathème.
En spadassin chevronné, tu pourfends mon cœur D’un coup de plume adroitement assené. Tes bottes sont dignes des plus grands escrimeurs ; Elles touchent sûres, dans le but d’assassiner.
Un mot de toi a éclaté notre miroir. Il est bien affligeant le chant des cœurs en deuil ! Déjà sur leurs rebords s’étend un voile noir… Qui se fera catafalque de leur recueil ?