Va l’eau à la mer, vient la larme aux yeux ! Nuit opaque qui possède le ciel et les cœurs Où t’en vas-tu finir ta course, mue par les dieux ? Masques-tu mon regard pour éviter les pleurs ?
Va la fissure au marbre, vient à l’amour la fêlure ! Brouillard drapant de spleen les heures dernières. Pourquoi n’épargnes-tu les amants à la belle allure ? Te répands-tu si lentement pour adoucir les misères ?
Va la neige à la source, viennent les grands sanglots ! Impitoyable froidure envahit un visage pourtant amène, Défense d’une nature qui s’arme contre le sort et son lot : La mort mathématiquement inévitable d’une phalène.
Va le fagot à l’âtre, viennent les cendres grises, Dernier vestige de ce que furent nos passions. Le vent emporte nos ensembles et les pulvérise. Nos mémoires seront peut-être leur seule résurrection…