Dessous nos pieds, herbe rase et terre boueuse; A nos côtés résonnait un large cours d'eau; Sifflait le vent sur le grand tertre, dans mon dos. Bien charmant décor d'une pièce fiévreuse.
Encore haletants de cette éreintante course A la Liberté, loin des funestes gardiens Qui entravaient nos lèvres et liaient nos mains. -Courir sans relâche et aller boire à la source.
S'éloigner d'eux pour quelques infinies minutes, Pouvoir enfin, sans oeillères, nous contempler. Bas ton masque ! voilà ta beauté quintuplée Que Pan ne saurait moduler sur sa flûte.
Oh ! qu'en ce jour tu me paraissais éternelle... Ta main dans la mienne et mon sein contre e tien, N'est-ce pas l'Infini qu'ont goûtés nos coeurs chrétiens Dont nous brisions la plainte sempiternelle ?
En ces instants, pas même la chute de Rome N'aurait su entacher nos doux embrassements; Front contre front, puis, dans un léger froissement Nos lèvres se pressèrent. -Parfum de marum.
Sentir contre ma joue ta fine peau de pêche; Est-ce l'Amour, cette impression d'Eternité ? Est-ce l'Amour quand l'on sent l'Immortalité ? -Nos regard enivrés, plus rien ne les empêchent !
Fugace et somptueuse osmose de nos âmes... Caban contre caban, Ô fugitive femme !