Je ne sais comment te conter Tout le plaisir que j'ai à lire Ces lettres pleines de beauté Qui sur moi ont bien de l'empire. Lorsque le papier je déchire Et que je sens dessous mes mains L'encre que tu pris pour m'écrire, Je m'écrie : Las ! Quel doux parfum...
Sous l'enveloppe de papier J'entends le doux son de ta lyre Qui adoucit sans âpreté La plus horrible de mes ires. Quand rien ne manque à me séduire Qu'une douce effluve d'orpin Qui m'ôte de la vue le Pire, Je m'écrie: Las ! Quel doux parfum...
Et quand apparaît la vesprée, Que je vois les ports de l'Epire, Au loin, dessinés sur l'orée, Et que le cours de ton navire A la voile enflammée éclaire Mes longues nuits de parodien Et les embaument de sa myrrhe, Je m'écrie: Las ! Quel doux parfum...
Mais, sans ton écriture enduire Du moindre des fards anodins, S'exhalent des tes mots cet air Que j'écris : Las ! Quel doux parfum...