Ah ! Qu'es-tu venu là ! Sur cette terre ? Femme que j'ai peu vu mais qui m'a pris, Dans l'âme, les parcelles les plus claires. Et dans mon cœur, loin des lieux assombris, S'élève à ta gloire un palais sans prix Érigé en mémoire de la graine Que planta ton charmant regard de reine. Surpassant en grâce même Phébus, Château splendide qu'envie la Touraine, Pour ta beauté je n'en puis dire plus.
Dans un haut clocher, loin du sol austère, Joue un carillon d'or et de rubis Que jamais n'ont vu aucun de nos pères. Chaque note tintée est un abri Contre la pluie de soupirs qui m'aigrit. Ses notes douces, taillées dans l'ébène, Rend plus harmonieux encore l'antienne Que chante ma triste voix, en chorus Avec les cloches. Indicible scène, Pour ta beauté je n'en puis dire plus.
Sous le clocher de ce palais de pierre Est un trône plus beau que ceux d'Asie, Destiné à ta majesté altière. D'aucunes riches pierres n'est serti, Seul mon amour le drape et le vêtit. N'aie pas peur ! ce siège n'est pas une arène... Apollon, des sentiments qui m'éprennent, Habille ce faste palais, reclus Dans les tréfonds de ma poitrine en peine. Pour ta beauté je n'en puis dire plus.
Princesse, qui m'inspire cette graine, Sise sur le trône, drapée de laine, D'une aimable flèche tu m'as perclus, Même sur mon cœur tu restes lointaine... Pour ta beauté je n'en puis dire plus.