Près d'un arrêt de bus abritant le désir Ils inhalaient le souffle d'une chrysalide Sifflet d'herbes incultes et sillonnées de vide Ils fumaient le désert achoppé aux empires
Leurs crocs décalcifiés s'enfilaient sur les branches Leurs reins pliaient ravalés par la rosée blanche L'idée rudimentaire, devenait quiproquo Et entrait triomphante, la débridée Sapho
Ils fumaient leurs poumons, les usaient au goudron Donation du vivant qui filait sur la brèche Le monde se voilait, enfourchait l'abandon La matière régressait, devenait plancton
Ils redoraient les siècles, inventaient des traverses Sanctifiaient la minute épluchée d'arrogance L'ictère de leur faiblesse, faisait place aux transes Aux lèvres des fumeurs se propageait l'herpès,
La plèbe des fêtards, gratifiait la mollesse Consumait les réseaux de l'esprit éméché Falsifiait les échos de l'idée amochée Le flottement des rêves célébrait sa messe
De leurs yeux de carpes par l'air opacifiés Suintait l'aigre curare, de l'ennui retrouvé Et leur humeur ailée reconduite au parterre On les appelait kaniars, ils étaient misère