Assis dans un coin sombre de ma chambre Un spectre semble m'épier. Ses yeux percent mon silence et me hantent. Ils semblent murmurer d'un souffle coupé : Ce soir tu vas mourir...
S'approchant de moi pour briser ma quiétude, Il ferme les yeux et attend. Faisant grandir en moi la crainte de son attitude, Il se décide à parler en susurrant:
Je suis l'antre de ta fin. Le cerceuil de ton âme. Le commencement de ton achèvement. Je suis le désespoir de ta vie.
Aux jours limpides qui te resteront, J'errerai comme une ombre Dans tes bonheurs trompeurs Aux fabuleux rêves sombres.
Sous mon règne d'or, Je te ferai naître une mort Où l'épouvante de tes nuits Restera à jamais imposée.
Ce sentiment de lourdeur. Cette force qui t'engloutira Comme une mer au coeur gelé, À tout jamais tu la ressentiras.
Assis dans un coin sombre d'une chambre, Je vois un homme qui semble apeuré. Ses yeux trahissent son courage Et semblent me demander d'une torpeur effrayée: C'est pour ce soir que je dois me rendre ?
M'éloignant de lui pour le rassurer, Ouvrant mes yeux et le regardant. Faisant ainsi de moi le sauveur de son âme, Me décidant à lui dévoiler :