Je feuillette au hasard les notes d'un voyage Pages aux pétales des fleurs et mirages Petits oiseaux frileux dans une cage fermés Broyants toujours du noir, par leurs peurs écorchés Rêvant de vents ailés, d'un brin de liberté D'un éden éloigné ou d'un jardin secret
Allons, du bout des doigts dentelle crocheter Autour de ces mots la magie épingler Délivrer les idées et chasser les fantômes Épousseter leurs gnomes et repeindre leurs dômes Accrocher à leurs pieds des colliers argentés Belles fleurs d'aubépine aux rayons de clarté
Vers d'autres horizons les laisser s'en aller Au portails inconnu, de tous leurs maux frapper De leur chant unique d'autres oreilles charmer Couvrir des fleurs fraîches quelques tombes oubliés Féconder des oeufs muets, par l'union sacrée D'un jeune îlot sablé avec la Mer Egée
Sous un sourcil d'ébène un regard allumer Descendre aux enfers sauver quelques damnés Ces frères solitaires qui font de leur vie Dentelle de fougère aux gouttes de pluie Et, que par hasard, on nomme poésie Douce, humble folie, d'une source d'un puits
Qui surgit par magie et inonde les vies Des hommes audacieux épris de nostalgie Et qui, sans nulle honte aux arômes inédits Parfume leurs envies avec coquetterie Et qui déshabille d'un coup de folie Jolie muse endormie dans un lit d'agonie