Quand le vent dans le blé chantait l'éternité Je me suis demandé, quel était ce secret Qu'il chantait à l'épi, en toute intimité Était-ce celui d'une graine nourrie et choyée Par un lointain mystère qu'elle seule connaissait Par des pensées d'amour qu'en secret elle tissait Pour pouvoir donner à ce monde assoiffé Que plus rien ne peut contenter, consoler L'espérance, la joie, le bonheur d'exister L'envie de grandir et d'apprendre à aimer?
Quand le papillon caressait de ses ailes une fleur Je me suis demandé d'où venait sa splendeur Et lorsqu'un coquelicot criait par sa couleur Le bonheur, de toutes les cordes de son cœur J'ai vu s'envoler les fantômes de la peur Qui jusque là troublèrent, tant et tant mon cœur J'ai sentie que la vie avait une bonne odeur Celle du pain chaud qui touche en profondeur Qui nourrit l'affamé et panse sa douleur Qui refait ses forces et chasse sa pâleur
Sur le champ d'oliviers, le soleil descendait Et je me suis demandé: c'est quoi la beauté? Cel' qu'on ne peut ni acheter, ni posséder La Belle, issue de nos envie d'éternité Elle, ciel étoilé éclairant la pensée Île nichée au cœur de nos raisons d'exister La blanche colombe au rameaux d'olivier Parfum tant désiré de justice et de paix... Qu'il doit être beau, le Dieu qui l'a inventé! Pourrait-on encore dire, qu'on ne sait pas aimer?