Ils sont assis sur le sable chaud hébétés Fuyant la mer houleuse qui les a rejetés Par une nuit sans étoiles et sans lune argentée D'un rafiot sombrant dans les vagues démontées.
Ils ont l'oeil hagard et les pieds ensanglantés Les vêtements en lambeaux et les cheveux hérissés Pleurant les frères abandonnés morts dans le desert Aux femmes et enfants laissés au village qui espèrent.
Ils sont partis le coeur gonflé d'espoir et d'espérance Réaliser l'eldorado de leurs parents et de leur enfance En terre étrangère où selon leur utopie l'or à flot se répa Inconscients de la crise du travail pour obtenir cet argent
A leur arrivée ils sont attendus et parqués Dans des lieux isolés et clôturés de barbelés Seul le ciel bleu réchauffe leurs coeurs meurtris Blessures au corps blessure à l'âme meurt l'euphorie.