Je voudrais mourir à l'heure Où la lune discrètement s'efface Quand l'aube effleure la terre Bercé par le silence de l'espace.
Je voudrais mourir un jour de printemps A l'instant où l'oiseau prend son envol Et que la tendre rosée du moment Réveille le coeur fragile des roses.
Je voudrais mourir sous le soleil rieur de l'été Au creux d'une vague ourlée de perles Ou allongé parmi les fleurs des prés Entouré de papillons aux ailes nacrées.
Je voudrais mourir à l'automne comme une feuille Qui se détache lentement de sa branche fripée Par les caresses du vent et des années écoulées. Sans bruit... sans regret...
Je voudrais mourir à l'heure Où la neige étend son manteau éphémère Lorsque les flocons chargent le ciel De milliers d'étoiles clouant mes paupières Blotti sous des draps de dentelle givrée.