Auparavant...
Auparavant
Quand tu posais sur moi l’écrin de tes doux yeux
Contenant je ne sais quel secret indicible,
Je ne sais quel trésor, quel tourment précieux,
Qui attisait ton œil profond, tendre et sensible ;
Quand tu me présentais ces joyaux fabuleux
Enchâssés joliment sous tes courbes paupières,
Ces beaux iris nacrés teintés de mille bleus,
Je m’y noyais, troublé, sans percer tes mystères.
Lorsque tu me parlais, toujours me délectait
Ton souffle délicat — ta savoureuse haleine — ;
À chaque aimable mot que ta bouche dictait
Mon âme s’enflammait, se consumait sans peine ;
Alors me saisissait l’impérieux désir
D’embrasser tendrement l’exquise commissure
Où ta bouche, déjà, commence à s’entr’ouvrir
— Ah ! j’aime cette fine et charmante brisure.
S’il m’arrivait parfois de marcher dans tes pas
Et d’observer ton corps, dont la jupe souligne
La courbe sculpturale, esquissant sous le bas
La chair de ton mollet d’une parfaite ligne ;
Si, avançant encor, je laissais mon regard
De ta vue être empli, grisé par ton essence,
Une envie émanait de poser au hasard
Sur tes hanches, mes mains — outrageuse indécence !
Quand j’effleurais ta main au contact velouté,
Frôlant tes souples doigts à la peau si soyeuse,
Aux ongles satinés — divine volupté ! —,
Mon être tressaillait d’émotion joyeuse.
Si chez moi tu laissais, par oubli, un gilet,
J’y plongeais mes cheveux dans la maille imprégnée ;
J’en humais le parfum qui richement mêlait
L’effluve et la douceur dont tu étais baignée.
Me surgissaient alors d’infinis souvenirs,
Minutes de bonheur qui, dans mon cœur en fête,
Suscitaient mille émois, mille objets de plaisirs
Se bousculant parmi l’océan de ma tête.
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Chacun de ces élans, de ces divins transports,
A guidé mon esprit sur de splendides cimes
Et dirigé mon âme en de somptueux ports.
À présent
Plus que jamais je vis ces extases sublimes !
