Les corps apprivoisés ne font que suivre l’âme, Hampes qui de la flèche accompagnent le vol Engagé depuis loin, bien au delà du col Où le cygne surgit, que le désir enflamme.
Et lorsque l’être, alors, dans l’extase se pâme, Il consacre un amour — et non caprice fol —, Marronnier qui longtemps a puisé dans le sol, Pour faire épanouir des fruits à chaque rame.
Les corps apprivoisés ne peuvent se tromper ; Empennes de la flèche, ils savent reconnaître L’arc infaillible qui, pour toujours, fera naître
La joie. Et chaque fois sembleront s’échapper Les âmes loin, bien loin, pour s’appartenir l’une L’autre, — ensemble au delà du ciel et de la lune.