Je voudrais savourer la suave groseille Que dessinent ta bouche et son limbe humecté ; Découvrir de tes dents la blancheur, le sculpté, Puis goûter ta gencive à la pulpe vermeille.
Je voudrais me nourrir de cette exquise airelle, M’abreuver à ta lèvre inondant de bonté, Baiser ta commissure : humide volupté ! — M’abîmer à jamais dans la pourpre merveille...
Sous le carmin où luit le sang de mon désir Je vois briller la neige, et en elle me mire... Mais je ne veux brûler l’être qui me confond ;
Oh ! Ne m’embrasse pas, belle enfant : c’est mourir ! Laisse-moi seulement contempler ton sourire : Encor coule le sang, — mais la neige ne fond.