Jusques à ce jourd’hui, il n’y avait rien, Rien, rien qui m’eut laissé un goût vif et âcre, — Comme une acidité. Pas le simulacre, Non, d’un reflux gastro-œsophagien ;
Jusques à ce jour-ci (il y a combien ?), Où un curieux homme en aube consacre, Dans l’humide froideur, cette urne de nacre Ayant vêtu un bleu nocturne et ancien.
À l’aiguière de glace et vert-de-grisée Où retombe la chaîne à jamais brisée, Jusqu’à ces derniers jours, mes lèvres n’ont bu.
Je n’ai jamais connu cette plainte amère D’un gosier trop étroit de larmes embu, Jusques à ce jour-là où est mort mon frère.