Ce petit bidon Que nous possédons, Tel un cupidon Voire une dondon (Comme fut Didon ?), Et qui nous vient d’on Ne sait où (d’Audon ? D’Oran ? de Redon ? Ou bien d’Yverdon ?), Ce petit bedon Donne le bourdon.
C’est un bide dont Nous ferions bien don Au premier dindon Que nous abordons.
Nous le regardons : C’est un lourd lardon Flasque, à l’abandon, Un cotylédon Tout plein d’amidon ; Gros lycoperdon Que nous répandons Et accommodons Comme un édredon Sur un guéridon Quand nous bavardons Ou bien paradons — Voire présidons.
Nous l’appréhendons Comme un diodon, Géant comédon Bleu vert céladon D’un iguanodon.
Nous nous attendons Que nous le perdons ; Mais, nous l’accordons, Oui, le concédons : Si nous le bridons — Le barricadons — Derrière huit cordons, Toujours le gardons…
Lors nous prétendons Que nous le vendons Et le marchandons — Voire le bradons.
Enfin nous cédons, Et nous décidons Que nous le lardons Avec des chardons (Genre : Onopordon), Quand nous entendons S’inquiéter dom Pedro de Ludon : « Nous vous demandons Mille fois pardon Mais, Monsieur Prud’hon, Que faites-vous donc ? » Nous nous défendons Et lui répondons : « Quoi ! nous ne tardons Plus et le fendons, Nous le trucidons — Tel un Myrmidon, Ou Poséidon — D’un bec d’espadon. Ainsi nous vidons — Mieux ! nous liquidons — Ce petit bedon — Ce petit bidon — Que nous possédons. »