Vos
poèmes

Quelle est cette prodigieuse demeure terrestre

Que le crépuscule rallonge d'hélices alpestres ?

La lumière, déjà, se veut différente et orchestre

L'aura céleste que clame sa douce vie sylvestre.


Il n'est rien qu'un branchage venu d'ailleurs

Pour rappeler l'évanescence d'un pur bonheur.

Je me repose dans l'inaltérable vœu antérieur

Et terre n'en finit plus de flamboyer d'ardeur.


Connais-tu, homme, le charme d'un ruisselet

Qui se repose sur ma langue et éclaire mon palais

Quand je tiens dans la nuit allumée, l'amour,

Semblable à une torche brûlante dans son jour ?


Connais-tu, homme, la poésie des palais rougeoyants

Consumant la cire des encens de rose d'Ispahan

Que cœur ne dit pas, qu’œil ne voit pas ?

Tous ces émaux estampés pour un noble repas !


Pareil destin à la voûte des serments envoûtés

Que ton regard ne cesse de plaider la bonté

Quand de ruissellement à ma peau de velours,

Il s'allonge sur le ventre des océans, en glamour !


Je tiens, du flambeau, l'essence du regard enfantin

Qu'en son admirable feu jaillit de tous les matins

Nuits se réclamant d'éternelles voûtes à mes yeux

Et à nos prières ornent son drap blanc de neige bleue.


As-tu vu, homme, le lion mugir en automne effloré

Et l'aigle avaler dans le sable le scorpion mordoré

Quand jours rallongent, quand nuits s'esquivent ?