Une branche sur un ruisseau Lave de ses pleurs ses feuilles liées au vent, Et libellules valsent sur l'eau, Quand poète meurt, accablé de forts tourments.
Ici tremble un rameau doré, Levant la robe argent de l'azur flamboyant, Et branche plie sous le joug ocré, Des troubles remués par le doigt des titans.
Un cri fend le saule alangui, Gisant de marbre, croit-on, près de la rivière, Éclairs mugissent engourdis, Et de bois flotté, hurlent grise leur misère.
Tremblements crient leur désespoir Car sur l'étendue des eaux, on entend la mort Prendre son linceul tissé noir, Tout en marchant vive, à l'orée du jour qui dort.
Nul n'est venu, au soir transi, Tendre sa nue offrande à la main démunie, Et le poète est mort engourdi Au matin, seul, sans secours que pleure la vie.