Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Beatrice LUKOMSKI-JOLY

Les oiseaux de février

Bientôt, nous reverrons les soleils flamboyants
Qu'hivers enfantent, en prenant leur temps,
Et de février, qu'arbres alanguis attendent,
Les joyaux de l'été préparent leurs offrandes.
Rien ne ressemble plus aux ténèbres, rien !
Que mars a voulu sans discorde, ni vêpres ; rien !
Quand de nos pas nous avons foulé son sol,
Nous, les égarés insensés, enfin voyons les lucioles !

Février rend à l'hiver le cœur de son règne,
Honorant sa parole d'une plume de paon qui se baigne.
Un nuage grisé-bleu se dissout sans laisser d'ombre
Et dans sa lumière, nous révèle sa pénombre.
Être au cœur de sa royauté ! Vivre au Panthéon !
Sur son trône puissant, il va de claires visions
Que les oiseaux absorbent du vert rameau,
Révélant enfin le secret des blancs manteaux.


Âmes délaissées, promeneurs livides, badauds !
Que ne voyez-vous la parure des blancs crédos
Que ruisseaux chantent soirs et matins, nuits et jours,
Sans lassitude, sans trahison aux ailes de leurs atours.
Et février a murmuré à l'hiver, son solstice accompli,
Et février a dit à la colombe de commencer son nid.
Sans témoin sinon le temps qui le secoure sous sa terre,
Il a dit sa flamme vive, solstice d'été dans l'éther !

Quand l'hiver a paru sombre, pourtant de lumière,
Quel oiseau a chanté la naissance de sa neige ouvrière ?
A t'il manqué du grain que ciel offre en abondance ?
A-t'il cessé de chanter les levers du matin d'alliance ?
Vous dirais-je l'heure de leur plain-chant dans la nuit
Quand toujours abrités de soleil, ils chantent à minuit
Et qu'au Phoenix ils inclinent solennellement la tête
Une heure avant qu'émeraude n'ourle l'horizon du poète ?

Et le vent a pris sa trompette pour jouer son février
Et aux langueurs des retours du printemps des fées,
Il a entamé la symphonie des seuils mesurés
Que les arbres ont vu de leurs bras levés, transfigurés.
Que viennent les soleils flamboyants, demain, signes,
Parce que je les aurais vus portés par les blancs cygnes
Qui auront reçu la métamorphose du Phoenix.
Et février adore ses étoiles pour la venue de son hélix !

Et la mort que l'hiver aimerait faire croire abus
N'est plus qu'une confusion qu'hommes n'ont pas crue,
Car de parole d'oiseau en plein vol, l'ange a bu la vie
Sans qu'un battement d'aile n'ait révélé sa philosophie.
Bénissons maître hiver qui point n'a de grisaille !
Que son froid enveloppe de nos étés en épousailles !
Sans hiver, point d'été ; sans été, point d'hiver !
Comme j'aime février annonçant le chant des piverts !