J’ai condamné mon cœur En cueillant cette fleur, J’ai embrassé le malheur En lui parlant des heures. Désormais je suis ailleurs Dans une meurtrière torpeur Et personne pour prendre ma main, Je cherche mais en vain. Mes yeux sont plus que pleins Et c’est la tristesse que j’étreins. Mon être erre sans fin Dans la douceur d’un matin. A ce monde il n’y a de sortie, Juste se dire qu’un jour sourira la vie, Dans un point de non retour infini, Même si mon existence n’est finie Que le bonheur pourra dire oui, Même si inlassablement il me fuit. Dans ma nuit, aucun écho D’une aide et de ses mots Pour répondre à mes maux. J’ai le cœur gros, A ne plus distinguer le beau Me noyant dans la tristesse et ses flots. Débordant de souffrance, Je perds enfin conscience, Dans mon indifférence Devenue instants de silence. Désormais avec seule compagne l’errance, Je capte ma vie et ses nuances. Je demeure solitaire A devoir me taire Pour ne pas me faire Jeter la blessante pierre. J’aurai beau avoir toutes les prières, Il n’y aurait pas de retour en arrière. Alors je marche, à espérer Que par une douce journée, Se présentera l’être désiré, Celle qui pansera mes plaies. Je ne sais si je la trouverai, Peut être que je la manquerai. Mes pas peuvent dériver, Je ne pourrai plus les contrôler Lorsque mon cœur de battre aura commencé. Mes yeux peuvent se poser Sur la beauté et son immensité Mais je veux éternellement les garder fermés. A trop les ouvrir, J’ai su ce qu’était gémir, J’ai découvert le sens du mot martyr, Frôlé et injecté celui de mourir. A présent m’est insensible le plus gracieux sourire Source d’un mot désormais trop présent : souffrir.