En regardant cette nature qui m’observe, Couler de chaque arbre la sève, Le retour à la Terre semble presque obligé Retourner à la poussière de laquelle je suis né Sentir quelle fragrance peut sentir la rosée Et voir sur mon être le lierre se greffer. Avant que naturellement ma vie ne s’achève Je ferai en sorte qu’elle soit belle et brève.
Apprécier les mots que nature délivre Les sons pour lesquels l’oiseau se rend ivre Poésie insouciante qui se nourrit de riens Qui font qu’en une seconde son sens devient mien. Chantant sa mélodie, Rossignol semble me dire Vient cette Vie n’est que ton présent martyr. Sa douceur m’attire comme vivre me fait vomir Et je me dis qu’il est peut être l’heure de partir.
Je voudrais me noyer de liberté dans ce ruisseau Ressentir avec un salvateur et unique plaisir Ce torrent de libération, cette opportunité à saisir Pour voir enfin cesser d’être ce monde faux. Accompagne moi, prends ma main tendue Et coulons ensemble dans le flot de ce ru. Sentons-y la force d’une douceur délectable La fureur d’une énergie fine comme le sable.
Si tu ne me suis, que sincèrement tu me fuis Je continuerai seul, sentirai juste l’éclat d’une pluie Qui tendrement viendra nettoyer les plaies de ma figure Que l’existence a bafoué, qu’à force de larmes et ligatures A rendu presque intouchable, tel le diamant Que tu as été et restera dans la béatitude du temps. Mon gué sera un ultime regard vers toi, Une passerelle que nécessairement tu délaisseras.
Mon seul refuge ne sera cette fois-ci un subterfuge, Juste l’expression d’un lieu d’accueil qui purge Caverne aux milles peintures, aux milles rayures Qui font qu’en notre temps nos ancêtres perdurent. J’y glisserai tout du long des parois mes doigts Et m’imprègnerais de ce qui deviendra mon unique loi. Ultime retour aux sources d’un monde enterré Je resterai avec lui, enseveli à jamais.
Parce que je t’aime et que de poussières tu es toi aussi née Je sais que jamais au plus profond de moi je ne te perdrai.