Le grand saut se fait proche Gire sur de coupantes roches Se fait moins loin qu’il n’y paraît. Une lame, tranchante, posée A côté de mon stylo peiné, Se fait brillante, attirante, bien-aimée. S’endormir à bout de force Sentir la fin qui s’amorce, S’endormir en connaissant sa fin, Pour ne pas se réveiller le matin. Une avenue, un boulevard, Des Sauveurs très en retard, Beaucoup et encore plus de vitesse, Conjuguée à trop de détresse, Un pas de plus, un de trop Et voilà l’éternel repos. Un acte pour une succession d’autres L’amour qui revêt son costume d’apôtre La joie qui se cache derrière les nuages, La mélancolie comme unique paysage, La tristesse qui devant soi se dresse Le bonheur qui incessamment régresse Pour ne plus être, pour disparaître Dans votre recherche de vie qui ne veut plus être. Les larmes comme seule compagne Dans l’amour et ses montagnes, Faits de cols de gloire, De vallées du désespoir, De plateau où brillent milles étincelles Et de gouffres à la profondeur infini Où vous gisez, inerte, dénué d’envie Après vous être fait couper les ailes.