Je ne t’ai pas vu disparaître Et je n’ai pas vu ta mort apparaître. Dans un éclat de vitres a volé ton être Sur ce mur de maison qui t’a vu naître.
Tu rentrais chez toi un soir, Tu venais de me dire bonsoir Quand un coup de frein a retenti Au coin de ce boulevard désormais maudit.
J’ai beau te pleurer et te regretter Tu n’es plus là pour, avec moi plaisanter. Ton parfum règne encore dans la maison Peut être parce que je n’ai plus d’occasion De me dire que tu existais tout près de moi Et que ton être était ce qui me donnait la foi. Une larme puis une autre et des milliers versées Ne saurait te faire revenir même une seule journée Et j’ai beau pleurer les larmes de mon corps Ton être n’est plus, ton être est mort. Je cours après ton regard, dernier souvenir Je cours désormais pour ne pas mourir Sur ces passages piétons au vert passé Pour ne pas me faire moi aussi renverser.
Une partie de moi est partie de moi Quand toi tu es partie de moi. La vie a perdu son goût, sa saveur La vie est comme un sou, sans odeur Depuis que tu es tragiquement partie, Depuis que s’est envolée ta vie.