Ô toi déesse orange aux sceptres azurés Je veux que tu m'enlaces et que ton sein soit blême Sens tu l'amouir fugace qui follement nous mène? Je rève de ta bouche oû naquit le baiser!
Et ma foudre à ta foudre et nos doux alizés Dans nos deux yeux perdus iront se retrouver Et ton ciel à mon front ira se refroidir Et mon front à ton ciel ira se reposer
Il ne faudra rien faire, il ne faudra rien dire Mais il faudra laisser l'amer et se languir! Tous les deux esseulés nous pourront nous aimer Il n'y aura plus d'heure et plus de souvenirs!
Ainsi sous la nuée qui masque les étoiles Et sous les cyprès bleus à la large ramure J'irai vers toi, j'irai, gonflé comme une voile Par un espoir intact et un sentiment pur
Ainsi l'arbre profond verra notre désir Ainsi nos têtes lentes par l'amour inspirées Ainsi tu dormiras chantant mon éléxir Ainsi je partirai à la première orée!