Mourir hier et vivre demain.
La nuit noire était ma prêtresse,
Un chemin inapprivoisé,
Tout parcouru de sécheresse
Où l’Amour est désabusé.
La lumière m’effrayait,
Trop joyeuse, trop pénétrante,
Et ma pudeur m’interdisais,
Tout sentiment exubérant.
Une matinée, pourtant,
N’ayant pas plaisir à dormir,
Je regardais le soleil, levant,
La noirceur en mon cœur meurtri.
Et l’éclat, d’abord, m’éblouit,
Je ne peux ouvrir les yeux,
Tant j’ai pris et repris la nuit,
Comme un oiseau et les cieux.
Mon esprit devient pieu,
La sérénité me pénètre,
De tout mon corps, des aveux,
Jaillissent tels sources et geysers.
Avec souffrance, de mon être,
Car terrées jusqu’à mon cœur,
Qui en est devenu un traître,
J’expulse toutes mes rancœurs.
La vie me saisit et je pleure,
Tant et tant que les larmes tracent,
De forts sillons en ma torpeur,
Qui coule sans laisser de traces.
O quel délice cette race,
Qui joue avec désinvolture,
Avec les oiseaux qui piaffent,
Vivant sous le ciel azur.
La sève du bon jour, si pure,
Sourdre dans ma vieille chair,
Je m’agrémente d’une bure,
Et marche vers la lumière.
