Oh Printemps, qu’arraches-tu à la terre ? De mille couleurs tu rends le champ radieux Plus près des cieux tu écorches les airs, Et fais de deux inconnus des amoureux.
Las tu me quittes provocateur ! Ne me laisses en l’été que ton fruit, Et pleurer toutes ces fleurs Qui mettaient en fête abeilles et amis.
Las printemps tu me trahis, Du bonheur que tu me prêtes J’oublie l’hiver jadis Piqué par ta fléchette.
Encore printemps tu m’as blessé, L’encre est versée sur tes dons, Peut-être seras-tu pardonné De n’avoir mis aux plaisirs qu’une saison.