Au-devant des ombres, las, se portent Quelques êtres mal aimés et malheureux, Je le sais, je marche avec eux en sorte Qu’on ne voit rien de mes jours douloureux.
Abandonnés à un impossible combat, Nous errons à même les boues et les roches Dans un monde immonde où tomba Jusqu’au dernier d’entre nous sous les coches.
Trahis, harcelés, jeunant de nouvelles tortures, Qui perdît le sourire en premier parmi nous ? Qui perdît l’honneur, la vie calme ou son futur, Qui trouva l’horreur, la peine, la corde au cou ?
Témoins même de l’injustice des hommes, Nous vivons sous Dieu le pas de la bohème, Il n’est plus de loi qui en nous se somment Nous tuons tout sauf ceux qui s’aiment.