Bafoués, désavoués, connaissez-vous seulement Ces âmes sans nombres aux corps accumulés, Qui dans la honte des autres hantent les murs blancs Des asiles psychiatriques aux revers des sociétés ?
Ils errent et ne sentent d’un regard sans vie, Ils vous dessinent l’oubli, et d’un geste, d’une parole, Ils vous narrent les dangers qui résonnent dans l’ennui ; Dans le néant d’une ombre, ils sculptent le symbole.
Des maux les plus grands, ils connaissent la peine Et comme un nuage au vent souffrent les déchirures ; Pas une âme ne vient rendre leurs lignes saines Et ils souffrent un vent d’enfer sous leurs armures.
Qui voudrait bien les croire ? A leur bouche, c’est mot de fol, Que seuls les oiseaux viennent boire Pendant que leurs destins jonchent les sols.
Qu’un Phoenix vienne à leur espoir Et d’une flamme leur rende les cieux. Qu’une Muse leur vienne s’émouvoir Et qu’ils me quittent puisque je suis l’un d’eux.