Je n’ai pas bien compris Ces hommes en noir Au sortir de la nuit Ma mère au désespoir
Contre nous des armes A leur offrir Que les larmes D’un si sombre avenir
Fraternité, trop jeune pour la connaitre Pourtant si souvent évoquée, Par la paix qu’elle faisait naitre Dans les yeux, de mes frères égarés
Un jour, un livre me fût conté, L’histoire d’un petit prince malheureux M’a à jamais bouleversé, Et rendu l’espoir d’un ailleurs merveilleux
Comme ce petit prince je viens d’un désert Pas d’aviateur, mais des passeurs De petit prince ils n’en avaient l’air… Quand à trois, ils violèrent ma sœur…
Mon père dans ses bras M’emplissait de courage Enfin nous partions de là-bas Mais le cœur plein de rage
Nous quittions ce pays dévasté De guerre, de famine, et d’indifférence Mon frère et moi tous les soirs de rêver D’un ailleurs, de France …
Aujourd’hui, une tour lugubre, le gris du béton, La moisissure, le froid m’agressent Au loin Saint Exupéry, bêle ton mouton A Cachan ne s’apaise ma détresse
Ils sont noirs eux aussi, ceux qui en ce matin austère M’arrachèrent à ma mère, Noir de leur uniforme… Sonne la vérité…
« Dites moi Sarkozy, s’il vous plaît… Dessine moi un mouton… Et peu m’importe s’il mange la fleur, Il sera… Le gardien de mes peurs…