Je suis un faux poète qui ne sait ce que faire, Parfois, quelques rimes au bout d’une ligne De mots confortablement installés. Des phrases sans autres objets que de faire voir Celui qui les a fait naître. Tout, mais pas un miroir des choses. Il y manque toutes les beautés, Visibles et invisibles, Toutes les laideurs Du monde palpable ou impalpable. Toutes les répugnances qui nous entourent En faisant une ronde tout autour de nous. Et dansent, dansent Sans jamais perdre haleine Jusqu'à ce que nous ne voyions qu’elles. Ces choses répugnantes Qu’une seule chose peut détruire : l’Amour ! Cette chose fabuleuse Que l’on rencontre au coin d’une rue, Ou jamais, si improbable… L’Amour, seul chose Pouvant tuer l’Etre le plus mauvais Qui soit venu au monde, Que la terre ai bien daigné accepter. L’Amour, chose si forte Lorsqu’il nous tient dans ses bras blancs. Il nous fait mal, Mais nous ne pouvant pas nous échapper. Nous ne pouvons plus détacher notre regard De ces yeux noirs Pleins de force et de majesté, Envoyant de ces éclairs qui nous foudroie. Nous ne pouvons plus détacher notre regard De ces yeux blancs Où la tempête et l’accalmie Se tiennent la main, et dansent. Ils dansent, leurs pas s’impriment Dans cette voluptueuse musique, Faisant une ronde autour de ces gens ébahis. De cette danse résulte Une force infatigable, Une force qui nous entoure Pour nous former dans une ronde. On distingue des Etres A l’allure bienfaisante se tenir la main. Ils dansent, dansent ! Ils dansent autour de nous ! Mais nous venons de comprendre Qu’il est déjà trop tard. Car ils vont trop vite. Alors la peur vient en nous Entre dans nos âmes, S’en prend à notre raison. On les regarde, ces Etres ricanants, Dansant tout autour de nous. On veut s’échapper, mais ils s’approchent. Lentement, nous voyons cette ronde S’amincir tout timidement, Mais dans un cercle infernal, Ils viennent, et sont toujours plus nombreux.