La nuit revient. On mouille mes carreaux. Un corps, comme un étau, M'étreint. Je tombe. Mais son ombre est plus loin, Sa main Qui sombre Agite un au-revoir : « Demain ! » On tisse un cocon noir. Mes yeux se brouillent.
Plaintif refrain, Mes démons se répondent, Leurs orages m'inondent. Sans fin Je plonge. J'ai froid sur le chemin. J'éteins Mes songes. Mon corps s'est engourdi. Plus rien. Mes chimères s'enfuient, La nuit me souille.
Flottantes heures. Avec difficulté, Dans le vent mon passé M'effleure, Gémit Aux branches de mes mains, Et meurt. Je suis Un saule solitaire Qui pleure. Ma vie, dans la rivière, Aveugle, roule...