Gouttelettes de pluies sorties de la brume, Glissant sur ton dos, tombant derrière, Ne pouvant pénétrer sous tes plumes, Dans ta mare, évolue, mon bel eider !
Morne et triste vie que celle de canard, Picorant, te baignant, nageant sans façon Pour un jour finir quelque part En marmite ou en garniture d'édredon.
Tes allures de seigneur de haute noblesse Et les belles couleurs de ton joli plumage N'empêcheront pas un jour ta maîtresse De t'attraper pour accomplir son ouvrage.
La vie est ainsi faite, pour toi, pour moi, Toujours quelqu'un au-dessus de notre sort, Et voilà quelque jour que ce soit Un homme, une femme, un enfant, un canard meurent.
Réalité d'une tristesse absolue Que l'on doit subir malheureusement. Il était bon... ça y est, il a vécu, Nous voici ici aujourd'hui pour son enterrement.
Gouttelettes de pluies sorties de la brume, Glissant sur ton dos, tombant derrière, Ne pouvant pénétrer sous tes plumes, Dans ta mare, évolue, mon pauvre eider !