Toutes les deux enlacées, Couchées dans la nuit tiède, Elles jouent encore à ce jeu Qu'on appelle la main chaude; Les jeunes filles sont taquines, Et belles comme des coeurs, Les cloches sonnent mâtines, Elles n'ont ni froid ni peur; De leurs corps, elles ne désirent Que cette douce proximité, Satisfaites de leur sort, C'est très bien imité. Dans le village isolé, Ils médisent des copines, Et cancanent les voisines; Pas de quoi les désoler ! S'aimeraient-elles d'amour ? Peut-être, sans le savoir; Elles en parlent chaque jour, Le matin comme le soir... Tendrement elles se bécotent, Sans penser que ce soit mal, Le faire aussi innocemment, Il n'y a rien de plus normal.