On s'imagine presque toujours Avoir été un homme libre Parce que l'on s'est tenu A l'écart des foules moutonnières Et que l'on s'est cru capable De pouvoir choisir sa route Tout seul, en toute indépendance, Et puis un jour on s'aperçoit Qu'on a passé infiniment d'heures De sa vie au coeur de ce système Qu'on avait tant contesté autrefois; On a succombé comme les autres Aux sollicitations mercantiles De la société de consommation, Non pas par simple lâcheté, Mais parce qu'il n'existait Sans doute aucune alternative, Sinon l'illégalisme ou la mendicité.