Allongés sur le grand lit défait, Leurs deux corps nus se frôlent; Caresses douces, du bout des doigts, Frissons et soupirs garantis, Ils s'aiment tant, les deux complices ! Quelle belle émotion charnelle ! Les mains s'agitent, puis s'égarent, Et leurs peaux, comme aimantées, Se plaquent vivement l'une contre l'autre, Le bonheur annoncé sera-t'il sans limite ?... Leurs souffles s'accélèrent, Leurs bouches se font sangsues, Ces instants sont absolument magiques Où un amour fou les transporte, Où le désir devient le maître. O miracle ! Ils ont toute une nuit rien que pour eux, Une nuit féérique et sacrée, Et ils perdent toute mesure, Ils en oublient tous leurs soucis, Tous les chagrins de leur existence, Et ils jouissent de cette heure inouie Où la passion seule leur importe... Mélanges osés de bizarres parfums, De leurs exquises et âpres sueurs, Tout entiers à l'amour ils se donnent, Ils planent corps et âme, ils gémissent, L'envie est vraiment à fleur de peau, Jusqu'à ce qu'enfin survienne, divine, l'extase !