Cette fille toute pâle, Blonde et si fragile, Dans le jardin givré, Cette fille vaguement déplacée, Près de ces champs noyés de brume, Près de ce banc trempé de pluie, Près de ces arbres centenaires; Cette fille qui a grandi trop vite, Qui a déjà un peu vieilli, Parce que trop espéré, innocente, Regarde son enfance s'envoler Dans l'arc-en-ciel d'un rire de gosse, Dans l'obsession d'une rengaine; Cette fille un peu triste, Malgré la clarté aveuglante De son beau regard pur, Ramasse, inquiète et frissonnante, Les pétales épars de ses amours froissées.