Tu es lasse, mon aimée, les lumières sont éteintes, Il est temps de dormir, nous avons fait l'amour; Un baiser j'ai posé sur tes lèvres non peintes Et sur tes yeux battus; à présent, c'est ton tour.
Tu me dis que tu m'aimes et tu te pelotonnes Contre moi dans le noir, ta chair est en sueur, Dehors l'orage gronde, il grêle et le ciel tonne, Ton visage illumine, des éclairs la lueur.
Tendrement je t'étreins, je te désire encore, Mais le sommeil nous gagne, nous chutons dans le vide, Là où vivent nos songes; moi je suis tout au bord
De la pente qui m'entraîne vers ce lieu enchanteur Où l'on croise des princes rayonnants mais placides, Régnant sur des pays hors l'esprit tentateur.